Le cercle de pierre

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Une ancienne ballade murmurée par ses lèvres rosées, le propriétaire du château se promenait dans cette obscure forêt. Il n'aimait pas y aller seul, c'est pourquoi fredonner une vieille chanson lui donnait du courage. Il n'osait cependant pas s’éloigner du chemin, même s'il connaissait à présent chaque recoin de cette forêt, sa forêt. Enfin, c'est ce qu'il croyait. Toujours est-il, qu'en cet instant, même quand il quittait le sentier, il gardait un oeil sur la route. Il n'avait guère envie de se tromper et de se perdre. Il pourrait toujours appeler (plutôt hurler) Adrian.... Non, en fait, il aurait dû demander à Adrian de l'accompagner. Il n'aimait pas sortir sans lui. Il se demandait sans cesse ce qu'il était en train de faire. Silencieusement, il l'appelait. Même si le jeune homme continuait de chanter, l'obscurité de cette forêt lui faisait peur. La nuit tombait peu à peu. Les bêtes sauvages allaient sans doute commencer à sortir de leur terrier pour se mettre en quête de nourriture, et donc de chaires fraîches. Aodhan n'avait nulle envie de se sacrifier pour remplir leurs estomacs.

C'était décidé, mieux valait faire demi-tour. D'ailleurs, il s'était un peu trop éloigné du sentier. Haaaa, mais en plus il était fatigué. Il commençait à avoir mal aux pieds à force de marcher sur un sol irrégulier. Et.... Et un bruit de chaînes interrompit le cours de ses pensées - et la mélodie fredonnée.

Aodhan se figea un bref instant avant de tourner son visage vers la source du bruit. Cela ne venait-il pas de ce vieil cercle de pierre ? Il y avait longtemps qu'il n'y était plus retourné. Peut-être avait-il reçu un cadeau des villageois ? Personnellement, il n'en avait jamais eu, mais son défunt père en avait reçu des quantités et de toutes sortes. Il allait voir ça. Le Comte rejeta quelques mèches rebelles (de sa chevelure non attachée) en arrière. Puis, il passa rapidement ses mains sur son ample chemise blanche, comme pour enlever les plis. Mais alors qu'il se dirigeait vers le cercle, Aodhan se demanda si le bruit n'était pas 'un piège d'un animal sauvage. Tout à coup moins rassuré, le jeune homme recommença à chantonner une ancienne ballade.

Enfin, il avait en vue les immenses pierres du cercle. Prudemment, il s'en approcha et jeta un coup d'oeil au centre. Il aperçu alors un garçon blond enchaîné. La leur dans ses yeux sombres s'intensifia. Un sacrifice. Il avait eu droit à un sacrifice. Un nouveau jouet. Un jouet rien qu'à lui. Il allait pouvoir un peu s'amuser. Cela méritait la peine d'avoir un peu mal aux pieds.

Aodhan s'arrêta de chanter, un sourire joyeux plaqué sur les lèvres. Il avait l'air un petit enfant qui allait recevoir un magnifique cadeau. Le Comte ne s'arrêta de s'approcher que lorsqu'il fut juste en face du "Sacrifice", à moins d'un mètre de lui. Mais il ne s'approchait pas plus près. Il voulait d'abord être sûr qu'il ne risquait que le jeune blond lui saute à la gorge.

- Bonsoir .

Le comte observa, de haut en bas, le garçon devant lui. Enfin, il supposait que c'était un garçon, malgré la robe blanche qu'il portait. A moins que ça ne fut une demoiselle qui ressemblait à un garçon.... Non, il était sûr que ce n'était pas une fille.

- Cette robe vous va à ravir. Mais si vous voulez, je pourrai demander à ce que l'on vous donne d'autres vêtements. Enfin, si vous êtes gentil. Mais avant ça.... Qui êtes-vous ?

Quelqu'un venait. C'est ce que chuchotèrent les esprits à Alexeï. Ils étaient quelque peu agités. Avaient-ils peur ? Cela ne lui disait vraiment rien qui vaille. Les esprits craignaient les vampires même s'ils tentaient parfois de s'opposer à eux.

Il entendit alors un chant et un jeune homme apparut dans le cercle de pierre. Alexeï se tendit un peu plus et les muscles de ses épaules se firent plus douloureux.

Le nouveau venu était beau... Non, beau était un terme presque méprisant. Il avait la beauté des sacrifices, leur intrigant physique qui charmait aussi bien les mortels et les immortels. Ce physique qui faisait en partie d'eux un objet exceptionnel pour les buveurs de sang. Le garçon avait cheveux blancs avec des reflets bleus alors qu'Alexeï avait des yeux rouge sang. Un corps naturellement élégant, androgyne. Alexeï ressemblait plus à un garçon, quoiqu'il fut lui aussi frêle comme l'était le nouveau venu, si bien qu'il parvenait aussi à entretenir la confusion sur son sexe... Lorsque son visage quittait son masque de dureté. Car le manque d'innocence d'Alexeï durcissait ses traits fins. Il était aussi un peu plus grand que l'inconnu, 1m65 environ, un peu plus grand que la majorité des femmes.

Pourtant, en dépit de sa beauté, Alexeï était sûr et certain que ce garçon n'était pas un sacrifice. C'était incensé ! Quel vampire serait assez idiot pour laisser traîner ainsi son esclave ! Non, cela ne devait être qu'un humain... Ou pire, un démon.

Et il n'aimait pas la façon dont l'autre le scrutait de haut en bas. Alexeï se sentit un peu plus mal encore mais ne détourna pas le regard, se contentant de fixer froidement cet inconnu.

Quel image pitoyable il devait renvoyer. Enchaîné ainsi à cette pierre. Ils avaient les bras levés et les poignets encerclés par des fers. Ses pieds ne touchaient pas le sol et ses bras devaient supporter tout son poids. Les villageois n'avaient guère pris soin de lui. Son visage était toujours souillé de sang, ses cheveux blonds aussi. Son teint avait blanchi, lui qui possédait une peau délicieusement dorée. Et les lèvres, pâles comme la mort et serrées douloureusement. Quand à cette fichue robe, elle n'était guère suffisante pour le protéger du froid, sa chair était glacée. Pire, il ne portait strictement rien en dessous.

Malgré tout, il savait que la créature en face de lui devait déjà imaginer ce qu'il serait une fois soigné et habillé d'une façon plus aguichante. Ah oui, le parfait petit sacrifice. "Laisse moi goûter à ton sang, à moins que tu ne préfères écarter les cuisses pour moi". Fichus vampires ! Il les haïssait, il ne voulait pas tomber entre leurs mains ! S'ils le tuaient sur le champ, ce n'était pas grave après tout. Mais il avait le sentiment que ce démon en face de lui n'était pas du genre à tuer sa proie.

Finalement, Alexeï quitta son mutisme lorsque l'autre jeune homme parla :

"Va te faire foutre !" cracha-t-il avec insolence.

(ce qui est bien avec "foutre", c'est que c'est aussi un mot désignant le sperme... maintenant vous saisissez toute la portée poétique de cette expression)

Ahlala, qu'il était froid ce Sacrifice. C'était quoi ce regard ? Et en plus il avait d'avoir perdu sa langue. Voilà ce que c'était de vouloir si gentiment aider son prochain ... Arg ! Et voilà comment il lui parlait en plus. Non mais, ce n’était pas gentil du tout ça. Aodhan n'aimait pas beaucoup qu'on ait un tel langage à son attention, joujou ou pas. Il ne se gêna pour le faire comprendre au garçon en le giflant.

- Sois plus poli, veux-tu ? Ou je te laisserai agoniser ici et tu serviras de repas aux bêtes sauvages.

Il avait beau être petit et frêle, il n'allait pas se laisser faire non plus. Et puis c'était lui le maître, on lui devait le respect. Point barre. Le jeune comte fixa le sacrifice d'un air sévère. Mais voilà une chose lassante. Et puis il allait finir tout ridé à faire la tête ainsi. Considérant dès lors l'incident clos, Aodhan afficha de nouveau un visage joyeux et insouciant.

- Je te pardonne pour cette fois. Mais ne recommence pas.

Joignant le geste à ses parole, le jeune homme s'approcha du blessé, le va son visage pour fixer le sien, et ébouriffa affectueusement la chevelure dorée à l'aide de sa main droite.

- Sois gentil. Je vais te détacher et on ira te soigner ces vilaines blessures ^o^

Ne laissant guère longtemps sa main dans ses cheveux semblant sales - malgré qu'il les trouva magnifique... tout comme ses yeux d'un rouge si envoûtant - Aodhan disparu rapidement de la vue de son offrande et se glissa derrière la pierre. Il examina les symboles et les inscriptions tout en essayant de se rappeler comment Vadim défaisait les chaînes. Il devait y avoir une clé quelque part. Il avait bien regardé l'unique fois où il était venu. Enfin, il avait plutôt bien observé le serviteur de son père qui faisait le travail (un noble qui se respecte ne se salissait jamais les mains, voyons). Halala, si Adrian était venu avec lui, il n'aurai pas au à faire cela lui même.

Ha ! il se rappelait. Aodhan effleura quelques symboles du bout des doigts. D'abord celui-là. Puis l'autre. et celui-là aussi.... il espérait que c'était bien les bons symboles et le bon ordre. Mais Aodhan était un génie, vous ne le saviez pas ? Aussi un cliquetis se fit entendre et une petite barre de fer sorti de la pierre. Il n'y avait rien de surnaturelle. C'était juste un ancien mécanisme....

Le Comte prit donc ce qui s'avéra être une clé dans sa main et retourna se poster devant le Sacrifice qui, à bien le regarder, n'avait pas du tout l'air en très bonne santé. Lui-même commençait à avoir froid. Normal, le soleil ne pouvait plus réchauffer la forêt. Bon, en tout cas, il devra marcher lui-même jusqu'au château.

Aodhan tenait la clé du bout des doigts, juste devant les yeux rouges. Et, content de lui, dit simplement :

- Alors, veux-tu que je te détache ?

Lorsque Aodhan le giffla, Alexeï eut des points devant les yeux et la tête qui tournait un peu plus. Non pas que le coup eut été fort, même s'il avait brûlé sa joue rendue sensible par le froid. Il avait perdu du sang et était suffisamment mal pour se laisser abattre par un rien.

Le petit démon le menaça ensuite et Alexeï esquiça un rictus en toute réponse. Il n'avait pas peur des bêtes sauvages. C'étaient plutôt elles qui le fuyaient lorsqu'elles percevaient les fantômes qui l'entouraient sans cesse. Ils formaient une déplaisante aura, ils rendaient l'air autour de lui glacé et malsain... La plupart des humains ne s'en rendaient pas compte. Du moins, ils assimilaient cela à leur imagination. Les gens un peu trop sensibles avaient tendance à l'éviter, tout en se disant que c'était uniquement parce qu'il était désagréable. Les animaux, les vampires ou les sorciers savaient analyser cela. Soit ils fuyaient, soit ils se rendaient compte de ce qu'ils avaient sous les yeux et tentaient de capturer Alexeï.

Alexeï fut tiré de ses pensées lorsque Aodhan lui ébouriffa les cheveux. N'importe qui aurait été agréablement surpris par ce geste mais Alexeï se renfrogna un peu plus et chercha à reculer la tête. Il n'aimait pas être ainsi flatté, comme s'il était un petit chien.

Le jeune homme disparut ensuite derrière la pierre après lui avoir dit qu'il le détacherait et ferait soigner ses blessures. Alexeï ferma les yeux par lassitude. Il avait envie d'être détaché et soigné. Il n'avait pas envie que ce soit ce type qui l'emmène avec lui dans un château certainement peuplés de vampires pervers. Un coup de pied dans les parties ne résolvaient pas toujours les problèmes d'harcellement mais il considérait qu'il était seul propriétaire de ses fesses et qu'il ne les donnerait à personne. Surtout pas à un vampire. Et à aucun être vivant sur cette terre. Il n'était pas frigide, cela ne l'interessait tout simplement pas.

Lorsqu'Aodhan réapparut, Alexeï le toisa avec hostilité. Puis il lâcha quelques mots, des mots que seul un esprit très mal luné pouvait sortir en pareille situation :

"Je préfère les loups."

Quel sale caractère il avait ce sacrifice. Les loups... il préférait être dévoré par les loup plutôt que de suivre sa magnificence personne. Quel manque de goût .

Aodhan, fronçant légèrement les sourcils d'agacement, laissa retomber son bras. Il émit un petit soupir avant de reprendre son air joyeux. Il n’allait pas se laisser faire comme ça. Il finirait bien par craquer. Oui, il craquerait et lui, il se fera un plaisir de le corriger. Aodhan en danserait bien d’impatience.

"Bien. Alors je vais te regarder leur servir de souper. Ils ne vont sans doute pas tarder à venir "

Le Comte s'éloigna du blondinet de quelque pas, puis le regarda de nouveau, tout sourire.

"Mais bien sûr, si tu changes d'avis, tu peux toujours m'implorer. Je te détacherai "

Aodhan espérait quand même que cela ne durerait pas trop longtemps. Il n'aimait pas traîner la nuit dans la forêt, surtout sans Adrian. Si les loups venaient, il pourrait aussi devenir leur proie. Enfin, ces bêtes sauvages étaient attirées par le sang. le temps qu'elles dévores l'insolent, il aurait le temps de prendre la poudre d'escampette. Et puis Adrian ne le laisserait pas en danger ainsi. Oui, il ne devait pas avoir peur, tout allait bien se passer....

Voulant se rassurer, Aodhan recommença à chantonner, une petite comptine morbide. Tout en fredonnant, le jeune homme alla s'appuyer négligemment contre l'une des pierres composant le cercle, et continua de fixer son offrande... dont il ignorait toujours le nom.

Alexeï poussa un petit soupir et garda à nouveau les yeux fermés. Il devait préserver ses forces et garder connaissance. Si jamais il s'évanouissait, l'autre pourrait lui faire n'importe quoi. Et surtout des choses qu'il n'aimerait pas qu'on lui fasse même éveillé et parfaitement conscient (et peut-être même surtout en étant éveillé et parfaitement conscient).

Le chant parvint à ses oreilles mais il ne l'écouta pas réellement. Le jeune homme chantonnait-il dans l'espoir de l'agacer un peu plus, ou bien de l'amadouer, ou bien pour se rassurer peut-être ?

Alexeï entrouvrit légèrement ses paupières pour fixer le sol. Cherchant rapidement une idée pour contrarier le petit prince démon et le faire partir loin d'ici. Il n'avait pas l'air d'apprécier lorsqu'on se montrer insolent avec lui. Un sourire se forma sur les lèvres du Sacrifice et il releva la tête en direction d'Aodhan.

"Moi je n'ai rien à craindre des loups," fit-il mystérieusement avec une petite moue amusée. "Par contre j'espère que vous courrez vite, pour quand ils arriveront. A moins que vous pensez leur faire peur en chantant de cette... Si étrange voix. Mes oreilles vont saigner."

Alexeï se montrait un peu plus bavard qu'à l'habitude. Mais le jeu en valait la chandelle.

Aodhan cessa de chantonner et se mordilla la lèvre inférieure en entendant le "discours" du Sacrifice. Il devait se l'avouer, cela faisait bien longtemps qu'on ne lui avait pas tenu tête ainsi. Et pourquoi ne craindrait-il pas les loups ? Il avait l'air bien sûr de lui. Arg, il ne devait pas entrer dans son jeu. Calme. Calme Aodhan.

Le Comte baissa un bref instant son visage vers le sol dans un soupir. Puis, en s'approchant de nouveau de l'offrande, il releva la tête. Il bouillait intérieurement malgré son calme apparent. Ses yeux brillaient étrangement. Si ça continuait ainsi, ou/et si Adrian ne venait pas rapidement, cela risquait fort bien de dégénérer. On ne joue pas impunément avec les pieds d'une personne à l'esprit dérangé.

Arrivé près du blondinet, Aodhan leva une main et la posa sur la joue du garçon dans un faux élan de tendresse.

"Pourquoi es-tu si méchant ? Veux-tu m'obliger à l'être aussi. Je n'aime pas ça..."

Ses yeux étincelaient de rage et de colère contenues à peine. Son visage exprimait une grande tristesse simulée, avec un talent démontrant une grande pratique. Ses ongles s'enfonçaient la clair et glissaient, laissant à leur passage quelques lignes rouges.

Un nouveau soupir et Aodhan laissa glisser la main blessante jusqu'à l'épaule tout en posant son front contre le torse recouvert de tissu blanc....

Alexeï fut surpris par la réaction d'Aodhan. Lorsque les ongles s'enfoncèrent dans sa chair, il grimaça puis poussa un petit cri de douleur. Son regard en direction du petit démon se fit d'autant plus haineux. Sa machoire se crispa, comme s'il se retenait de lancer autre chose de bien senti à la question hypocrite d'Aodhan. Après une courte lutte interrieure, il parla finalement :

"Si je cède, tu feras de moi ton esclave," murmura-t-il d'une voix un peu plus tremblante.

Sa tête commençait à lui tourner à nouveau, il fit un effort pour se concentrer. Ses paupières papillonèrent légèrement, il ferma les yeux et sa tête pencha en avant. Il ne s'était toutefois pas évanoui, car un gémissement de douleur se fit entendre entre deux respirations rapides.

Même si ce gamin s'acharnait à vouloir le détacher, Alexeï doutait de pouvoir marcher. Ce qui allait encore contrarier le petit prince et ce qui allait l'empêcher de fuir le temps qu'il aille chercher ses serviteurs, s'il en avait.

Après quelques réflexions, Aodhan constata que, tout compte fait, le Sacrifice avait une belle voix. Mais laquelle était la meilleure ? Celle de douleur ou celle tremblotante ? Dur choix.... Elles étaient aussi belles l'une que l'autre. Un sourire enfantin, le Comte releva son visage vers celui de garçon. Bon garçon.

"Non, pas mon esclave. Ce terme est trop vulgaire. Tu seras mon invité et tu me divertiras. Les villageois t'ont donné à moi. Tu n'as pas le choix, tu es à moi ^o^"

Semblant satisfait de la tournure des choses, le jeune homme passa une nouvelle fois sa petite main dans la chevelure de son offrande. C'était bien, il devenait moins insolent. Bon, maintenant, il fallait le détacher sinon son nouveau jouet se briserait. Ça serait trop triste, vraiment.

Aodhan dirigea son regard vers les chaînes retenant les poignets du Sacrifice - qui ne lui avait toujours pas dit son nom d'ailleurs (XD). Une fois trouvé les verrous, le jeune homme tendit sa main armée de la clé vers eux. Ha ! Il n'y arrivait pas, c'était trop haut. Un petit effort... Sur la pointe des pieds et.... Il manquait une bonne vingtaine de centimètre. Sa main dépassait à peine la tête du blondinet. Aodhan en émit un petit grognement "pas content du tout, foutues chaînes ><". Mais ces liens de métal n'allaient pas lui résister bien longtemps. D'un petit bond, il s'accrocha à son offrande avant d'agripper de sa main libre les chaînes détestées. Il avait de la chance Alexeï, Aodhan faisait un effort physique rien que pour lui. Il pouvait en être fier.... et espérer que le petit Comte ne se blesse pas dans l'action.

Voilà, un poignet se libérait. Mais Aodhan faillit perdre son équilibre. Il s'appuya donc davantage sur son Sacrifice. Et rapidement, ayant peur de tomber, il détacha le second poignet.

Et arriva ce qui devait arriver... il tomba....

Alexeï cria lorsque Aodhan se servit de lui comme échelle pour atteindre les verrous. Ses bras lui faisait déjà atrocement mal à devoir supporter tout son poids. Mais à cela s'ajoutait à présent celui de cette petite peste aux cheveux blancs. Il y eut un craquement, sans doute parce que l'épaule d'Alexeï venait de se déboiter. Et il n'y a rien de plus douloureux qu'une épaule de déboitée.

Une fois décroché, le Sacrifice chuta au sol et se teint l'épaule en gémissant. Ce fut ce moment là que choisit Aodhan pour tomber sur lui de tout son poids. Autant dire qu'après ça, le pauvre Alexeï ne se sentait guère d'humeur à danser et chanter. Bien au contraire. Par contre, sa voix porta très loin lorsqu'il ressentit le besoin de donner son avis sur la situation et de communiquer un peu sa colère à Aodhan.

"Espèce de connard, fils de catin, enfoiré, mal baisé, je vais te buter sale chien !"

Oui, bon, j'ai jamais dit dans la fiche qu'Alexeï était un exemple même de politesse. Il avait même un sacré répertoire de grossiéreté et il était loin d'avoir terminé de lister celui-ci à Aodhan.

Mais la voix sembla lui manquer bruquement. A moins que son soudain silence fut la cause de vertiges violents, du à la douleur, entre autre, à l'énervement, aussi. Alexeï se mit à trembler et ferma les yeux.

Aodhan fut soulagé de sentir quelque chose de mou et chaud sous lui. Cela avait amorti sa chute et l'avait empêché de se blesser. Pour montrer sa reconnaissance, il allait même remercier (oui oui, vous avez bien lu : remercier) le sacrifice de lui avoir servi de carpette rembourrée. Mais il n'eut pas le temps d'ouvrir sa ravissante bouche qu'une pluie d'insultes - lancée par ladite carpette rembourrée - s'abattit sur lui.

Serrant dents et poings, Aodhan se releva aussi gracieusement et élégamment qu'il le pu, sans oublier au passage d'écraser du mieux qu'il put - et aussi naturellement qu'il le put - le corps sanguinolent sous lui. Non mais. C'était quoi cet horrible vocabulaire envers lui ? Qu'est-ce que c'était que ce Sacrifice ? S'il se souvenait bien, ceux de son défunt père étaient toujours très dociles et serviables. Vraiment, sa première offrande était trop mal élevée

Le comte, après avoir fait trois petit pas, se retourna vers le Sacrifice, de nouveau souriant, les mains jointes comme s'il priait.

"Ma mère était la plus belle des roses. Je te prierai donc de surveiller ton vocabulaire lorsque tu parles d'elle... ou de moi. Repent-toi de tes vilaines paroles, et je songerai à te pardonnerai."

Première chose à faire : apprendre les bonnes manières à ses joujoux. Malheureusement, la patience n'est certes pas l'une des qualité remarquable du Comte Scath...

Alexeï n'était pas prêt de présenter des excuses, ni même de parler. La douleur le submergeait totalement et il n'écoutait même plus Aodhan. Gémissant, il porta à nouveau la main à son épaule. Chaque mouvement était une torture pour lui. Il ne parvenait même pas à faire l'effort de se remettre debout. Sa tête le faisait à nouveau souffrir. C'était un miracle qu'il ne se soit pas encore évanoui.

Le Sacrifice restait allongé par terre. Son état ne lui permettait visiblement pas de marcher et suivre Aodhan jusqu'à son château. Et il était bien entendu trop lourd et trop grand pour que le noble puisse le porter. Enfin... S'il avait seulement eu l'intention de se salir ses si précieuses mains à aider le Sacrifice blessé. Ce qui était loin d'être le cas, n'est ce pas ?

Alexeï se mit à murmurer quelques mots mais il ne s'adressait visiblement pas à Aodhan. Son discours était de plus incompréhensible. Il semblait répondre à une autre personne. Sauf qu'il n'y avait que Aodhan et lui dans le cercle de pierre.

"Non, je ne veux pas... C'est hors de question... Je ne le ferai pas même si... J'ai dit non !"

(non Alexeï n'est pas fou XD il parle juste à ses amis XD)

C'était lui ou son Sacrifice ignorait ses belles paroles ? Et qu'est-ce qu'il avait à gémir ainsi ? Il n'avait même pas encore commencé à jouer avec lui... Bon… peut-être était-ce parce qu'il était blessé. Tiens, il y avait des taches rouges sur la robe blanche. Il lui semblait qu'il n'y en avait pas la première fois qu'il l’avait vu. Ah ! Qu'est-ce qu'il marmonnait maintenant ? Arborant une petite moue boudeuse parce qu'il ne comprenait rien - et que rien n'allait comme il le souhaitait, le Comte se rapprocha une nouvelle fois du blessé. Il ne s'excusait pas ? Il refusait même ? Sa rage sur le point d'éclater, le jeune homme s'apprêta à répliquer, toutes griffes dehors, lorsqu'il s'aperçu du regard du Sacrifice. Il y avait quelque chose d'étrangement familier. En cet instant, l'être devant lui semblait ne pas avoir toute sa tête.

Un bref sentiment de compassion émana de son coeur. Mais rien de plus. De toute façon, il ne pouvait rien faire pour lui à ce niveau. En tout cas, il ne voulait pas rester là. Il voulait aussi emmener son "Cadeau" avec lui. Mais ledit cadeau était allongé sur le sol sans sembler vouloir se lever. Il n'était peut-être pas en état, mais cela ne le regardait pas. De plus il était tout seul avec lui. Personne ne pouvait l'aider... et il n'allait pas salir ses précieuses mains pour u être qui ne lui témoignait pas de respect.

"Allez ! Lève-toi. Plus vite on se mettra en route, plus vite on sera au château "

Il se garda d'ajouter "et reste en vie". Mais il ne voulait pas non plus qu'il meure. Sa première offrande... ça serait dommage de la perdre comme ça, sans avoir pu en profiter un peu. Ça serait triste. Vraiment trop triste...

Ca se voyait que Aodhan n'avait jamais du avoir d'épaule luxée de sa vie. Ceci dit, Alexeï n'en avait jamais jusqu'à ce jour non plus mais à présent il dégustait. C'était le pire de tout ce qu'il avait pu connaître. La douleur était absolument atroce et, bien qu'il ne fut pas médecin, il savait ce qui arriverait si son épaule était entièrement déboitée. Au moins trois semaines à avoir le bras immobilisé, sans compter les risques d'avoir une autre luxation rien qu'en s'agitant un peu trop. Et après on lui demande d'être de bonne humeur avec son "maître" ?

"Si... Si tu veux que je marche... Aide moi à remettre cette épaule en place," fit-il en serrant les dents.

Ses yeux rouges emplis de douleur se levèrent en direction d'Aodhan. Il avait envie de pleurer et sa souffrance était tellement forte qu'il...

"Est-ce qu'il faut que je te supplie en prime pour ça ?" questionna-t-il.

Il s'aida de son bras valide pour s'asseoir et s'adosser en gémissant à la pierre où il avait été enchaîné.

Aodhan regarda Alexeï comme s'il lui demandait l'impossible. Il était aussi stupéfait.... Il avait l'impression qu'on lui donnait un ordre. On lui donnait un ordre. À lui. Le comte resta silencieux et immobile. Enfin presque. Une petite bourrasque de vent dérangea quelque peu sa coiffure pas très coiffée. Agacé, Aodhan posa ses mains sur son visage, sous les mèches rebelles, et les fit glisser vers le front. Puis sur le haut de la tête. Puis l'arrière. Voilà, son beau visage était à présent bien dégagé. Le jeune homme soupira de lassitude face à la dernière question du Sacrifice.

"Tu me manques de respect. Tu m'insultes. Tu es insolent... Crois-tu que je vais te venir en aide si facilement ? Vas-y. Supplie-moi. Convaincs-moi que tu seras bien obéissant et je t'aiderai."

Aodhan se retourna vivement. Des pas. Quelqu'un venait ici. Les sourcils froncés, le Comte fixa l'endroit d'où provenaient les bruits. Même s'il garda une calme froideur, le jeune homme fut rassuré en reconnaissant la silhouette familière de Morganne. Il remarqua tout de suite son inquiétude. Elle était inquiète à cause de lui. Cela lui faisait plaisir. Elle lui était si fidèle. Il ne permettrait pas qu'elle le soit envers quelqu'un d'autre. N'était-ce pas lui qui l'avait protégée jusqu'à présent ?

Aodhan ne reporta son attention vers le Sacrifice que lorsque Morganne lui demanda s'il voulait de l'aide. Le Comte émit un petit rire amusé en se tournant vers Alexeï une nouvelle fois.

"Morganne. C'est un garçon que tu as devant toi. J'admets que la robe lui sied très bien mais bon... En tout cas, ne l'approche pas sans que je te le dise. Il n'est pas si gentil qu'il en à l'air."

Aodhan écarta légèrement ses bras, ce qui permettait ainsi à sa protégée de lui mettre la veste (plutôt une cape, non ? ). Il n'avait pas besoin de lui donner d'ordre. Elle savait très bien ce qu'elle avait à faire, non ? C'était aussi pour ça qu'il la gardait près de lui. Brièvement, il songea qu'il lui faudrait la remercier de lui avoir apporté de quoi se réchauffer jusqu'ici. La forêt n'était guère rassurante... Quel courage cette petite !

"Alors, que décide-tu ?"

Evidemment, cette question - tout comme le sourire qui allait avec -s'adressait au blessé...

Alexeï serra un peu plus fort la machoire lorsque Aodhan refusa de l'aider, prenant prétexte de son insolence et de sa désobéissance.

"Putain de noble," marmonna-t-il tout en reposant sa main sur son épaule. Le moindre contact le faisait d'autant plus souffrir mais il tenta, avec quelques larmes au coin des yeux, de mesurer l'étendue des dégâts. Essayer de savoir si elle était entièrement déboitée, ce qui demandait l'aide d'une autre personne, où seulement en partie, ce qui signifiait qu'il pouvait tenter de la remettre lui même, sans aucune aide. Même totalement déboitée, il était fort capable de tenter de la remettre en place tout seul. Quitte à tomber dans les pommes ensuite.

Il se détourna de cette analyse lorsqu'une nouvelle venue arriva. Une simple humaine et une servante, à en juger par son apparence. Pour autant, Alexeï n'était pas spécialement rassuré. Il n'eut aucune réaction lorsque la jeune fille le prit pour une femme, on pouvait même dire qu'il s'en fichait éperdumment. Ce n'était pas la première fois, ce ne serait pas la dernière. Il en avait tellement l'habitude... Par contre, il nota comme elle semblait servile envers le jeune homme. Il repensa aux paroles d'Aodhan. Il n'avait pas envie de devenir comme elle. Si l'autre démon pensait qu'il allait se soumettre et s'humilier pour une simple épaule !

"Tu n'es qu'un imbécile qui ne comprend vraiment rien à rien. Je ne pourrai pas te suivre dans ton château si tu ne m'aides pas," grogna Aodhan à l'adresse du prince. "Tu ne gagnes RIEN à ne pas m'aider. Même un enfant de cinq ans l'aurait compris. Et je devrais m'abaisser à supplier quelqu'un d'aussi stupide que toi ?"

Citation :

Mon maître se fera un honneur de vous aider à rentrer au château…

Oui, ou alors il va l'étouffer à un main nu, beaucoup plus probable.

(désolé, j'ai pas résisté)

Aodhan eu une moue désapprobatrice lorsque Morganne s'approcha d'Alexeï malgré son avertissement. Il haussa un de ses fins sourcils, mécontent, lorsque la demoiselle enleva sa propre veste pour recouvrir le sacrifice avec. Ce garçon malpoli, insolent, irritant - bien qu'il posséda une grande beauté (ça, il l'admettait malgré la robe et le sang), ne méritait pas telle intention. S'il ne connaissait pas Morganne, Aodhan aurait pu croire qu'elle lui désobéissait sciemment. Mais Morganne était Morganne. Elle était douce, gentille et forte. Elle était toujours là quand il en avait besoin. Et Aodhan n'avait jamais puni Morganne. Il n'avait jamais levé la main sur elle et refusait que quiconque le fasse. Il préservait même la jeune fille de ses crises de folie. Il était étrange que le Comte ait un tel attachement. Mais c'était ainsi. Il aimait à sa façon le jeune fille qu'il protégeait.

Aodhan émit un soupir silencieux, soulagé, quand la domestique revînt se poster derrière lui. Ignorant délibérément le blessé et sa colère, le Comte se tourna vers Morganne. Elle était plus grande que lui, sans doute plus robuste. Mais la nuit tombait. Et Aodhan connaissait les bonnes manières et la galanterie. Il retira donc lui même sa cape tout juste enfilée et, passant derrière la demoiselle pour plus de facilité, posa le vêtement sur ses épaules (celle de Morganne). Toujours indifférent, il repassa devant la domestique pour faire face au Sacrifice en lâchant un simple "Ne laisses pas traîner inutilement tes affaires... Et ne parles pas pour moi.", sans nulle colère. Rappelons qu'il refusait que toutes violence, quelque soit sa forme, ne touche sa protégée.

Le jeune Scath fixa ensuite son offrande bien rebelle. Le jeune homme avait beau aimer les défi, pour l'heure, il aurait préféré se trouver au château.

"Tu ferais mieux de surveiller ton langage en présence d'une demoiselle. Et rappelle toi que je ne suis aussi clément qu'elle. C'est toi qui es stupide à me défier ainsi. Mais je suis fatigué et je n'ai plus le temps de m'occuper de toi. Remercie Morganne d'être là. Sans elle je t'aurais volontiers laissé aux loups - même si ça aurait été du gâchis."

Aodhan se tourna et commença à marcher. Il ne se salirait pas à aider le Sacrifice. De toute façon, il n'avait la carrure de le soutenir. Mais il ne pouvait pas se montrer trop cruel en présence de Morganne. Aussi, il s'arrêta à l'extérieur du cercle de pierre et se tourna vers elle.

"Aide-le à marcher. Il faut se dépêcher de rentrer avant que la nuit tombe complètement."

D'accord, ce n'était pas une requête très galante. Mais quel Seigneur donnerait sa cape à une simple domestique au risque d'avoir froid (car Aodhan commençait bel et bien à grelotter) ? Et puis, le Sacrifice semblait frêle. Le Comte ne doutait pas que, si le garçon y mettait du sien, Morganne aurait facile de le soutenir jusqu'au château.

Maudit démon. Il avait l'esprit aussi teigneux qu'une vieille carne ayant la peau sur les os. Alexeï cracha par terre, geste absolument pas élègant, mais au point où il en était, ce n'était pas comme s'il se souciait de choquer la douce servante qui accompagnait le monstre en culotte courte.

Ah, Alexeï aurait tellement pris plaisir à voir les esprits se déchaîner contre cet arrogant refusant constamment de céder par fierté. Mais les esprits ne sentaient aucun danger et refusaient d'agir à sa demande pressée. Alors il ne pouvait que regarder d'un air furieux le noble qui commençait à s'éloigner. Prêt à l'abandonner s'il n'acceptait pas de le suivre.

Le Sacrifice était à peu près sûr qu'il ne s'agissait pas de bluff de sa part.

Pourtant, il n'avait pas envie de céder et d'accepter sa défaite, de se soumettre devant l'autre détestable petit démon.

Dans le fond, n'avait-il pas quelques traits communs avec Aodhan ? Tous deux étaient visiblement de vraie tête de mûle. Mais l'un sans doute parce qu'il avait l'habitude qu'on lui obéisse et l'autre par goût de la liberté, qu'il ne voulait pas se voir oter.

Toutefois, Alexeï n'aurait jamais accepté de reconnaître cette ressemblance.

De sa main valide, il tenta de prendre appuis sur la pierre, puis essaya de se redresser sur ses jambes rendues frêles par la douleur et le froid.

"Ne te fais aucune illusion... Je ne suis pas ton serviteur," fit Alexeï d'une voix tremblante en raison de l'effort.

Pas son serviteur ? Aodhan lui jeta un regard qui disait : "Mais oui, on en reparlera plus tard". Généreusement, il attendait Morganne et le sacrifice (dont il ne connaît toujours pas le nom, je le rappelle). L'air de rien, il vérifiait que le blondinet ne fasse pas de mal à sa protégée. Arg ! Quand même, le garçon ne devait pas la coller. C'était peut-être une mauvaise idée de l'aider.

Aodhan allait faire demi-tour quand il entendit une brindille craquer. Petit instant de panique. Et si les loups étaient déjà de sortie ? Mais le Comte n'eut pas vraiment de paniquer. Dès qu'il vit Adrian, un grand sourire illumina son visage. Il était enfin là. Et sans faire attention du regard qu'il portait à Morganne, Aodhan sautilla jusqu'à lui et alla directement se blottir dans ses bras. C'est qu'il avait froid Aodhan. Et puis se réchauffer dans les bras d'Adrian, c'était ce qu'il y avait de meilleur. Et à la question du nouveau venu, Aodhan releva son visage pour voir le sien et répondit d'un air quasi-extatique (d'un gosse qui vient de recevoir un nouveau jouet) :

"C'est un sacrifice des villageois. Ils me l'ont donné "

Aodhan jeta un coup d'oeil ver ledit Sacrifice. Bon, tout compte fait, Morganne pouvait l'aider à aller au château. Adrian était là, donc il pourrait intervenir si le blondinet agressait la demoiselle - du moins le croyait-il. Aodhan sembla ensuite se désintéressé des deux autres et passes ses fies mains derrière la nuque du "domestique".

"Adrian, porte-moi. Je suis fatigué."

C'est vrai quoi.... Il n’a pas l'habitude de marcher des kilomètres le Comte. Et puis, il n'allait pas mettre le blondinet dans les bras de son Adrian non plus. Et puis quoi encore ? Il avait qu'à marcher. C'était sa punition pour ne pas avoir été un Sacrifice bien sage .